Calmez les puristes et faire la paix
Il existe, deux grandes écoles de pensée qui semblent parfois se dresser l'une contre l'autre, chacune convaincue d'incarner la meilleure approche. D'un côté comme de l'autre, certains se targuent de proposer les meilleurs soins, et il arrive fréquemment que ces groupes se critiquent mutuellement, se disputant la légitimité. Pourtant, je suis profondément convaincue que si la médecine, la science et la recherche ont évolué à un tel niveau, ce n’est pas par hasard. Chaque approche a sa valeur, ses forces et ses limites. Ni l'une ni l'autre n'est absolument supérieure ou inférieure. Ces deux perspectives, loin de s'opposer, auraient tout à gagner à collaborer main dans la main. Une telle union pourrait engendrer de véritables miracles en matière de santé, en tirant le meilleur parti des savoirs traditionnels et des avancées modernes.
Il est essentiel de souligner qu'il n'y a pas de "mauvaise" médecine moderne. Elle ne doit pas être négligée, même par ceux qui se considèrent comme des défenseurs fervents des approches ancestrales. Ce qui mérite d’être critiqué, c'est l’industrie capitaliste et financière qui s’est développée autour d’elle. C’est ce système mercantile, et non la médecine, qui détourne le soin de son essence première : guérir et soulager.
Je tiens à exprimer ces idées en toute transparence, même si elles peuvent susciter des désaccords. Ces convictions façonnent ma manière d’aborder l’Ayurvéda et le yoga.

Faire équipe pour désengorgez nos systèmes de santé
Il est évident que le monde hospitalier, les services d’urgence, ainsi que la médecine spécialisée et générale, traversent une crise majeure. Ces systèmes sont saturés, et cela se ressent dans notre quotidien. Face à cette réalité, il est d’autant plus urgent de chercher des solutions complémentaires, d’allier les forces des différentes approches pour alléger la souffrance humaine et désengorgée nos systèmes de santé.
La médecine ancestrale :
Je tiens à préciser ici que, lorsque je parle de médecine ancestrale, j’y inclus également la naturopathie, que je considère comme une version moderne et adaptée d’un savoir très ancien : celui de se soigner avec la nature.
Les médecines ancestrales, qu'elles soient indienne (Ayurvéda), sud-américaine, chinoise (Médecine Traditionnelle Chinoise) ou autres, sont largement reconnues comme des médecines préventives. Lorsqu'on prend le temps de les explorer et de les étudier, on s’aperçoit qu’elles reposent sur une compréhension profonde de l’équilibre du corps, des systèmes biologiques et de leur interaction avec l’environnement. Elles visent à promouvoir une santé durable, en cultivant cet équilibre au quotidien.
Cependant, il serait réducteur de limiter ces approches à la seule prévention. Ces médecines soignent également, car sans cela, il serait difficile de les considérer comme telles. Elles soignent, mais pas toujours rapidement. Elles adoptent une approche holistique et lente, utilisant ce que la nature mettait à leur disposition à travers les âges : plantes, minéraux, cycles des saisons et ressources locales. Leur efficacité repose sur une observation fine des lois de la nature, un respect des rythmes biologiques et une utilisation adaptée des éléments environnants.
Un aspect fascinant de ces traditions est leur lien intrinsèque avec la région d’origine. Par exemple, en Ayurvéda, la constitution d’un individu est souvent influencée par la région géographique dont il est issu. Et cette même région, de par sa biodiversité, offre naturellement des ressources adaptées pour équilibrer les doshas prédominants chez ses habitants. Cela témoigne d’une incroyable intelligence écologique et d’une symbiose entre l’homme et son environnement.
Les traditions culturelles et leurs perceptions :
Il est indéniable que ces médecines ancestrales sont profondément ancrées dans des traditions culturelles, spirituelles et souvent religieuses ou mythologiques. Elles sont le fruit d’une vision du monde holistique où le corps, l'esprit, et l’environnement sont indissociables. Ces savoirs souvent conditionné comme quelques choses de spirituelle & mystique, fascine autant qu'ils divisent, ce qui peut expliquer pourquoi les médecines ancestrales ne sont pas toujours prises au sérieux dans les sociétés modernes, où la rationalité scientifique prime.

La médecine moderne
La médecine moderne, à travers ses avancées scientifiques et technologiques, nous a offert une compréhension sans précédent du fonctionnement de notre corps.
Elle a dévoilé des mystères autrefois insondables, permettant de découvrir les interactions complexes entre nos organes, nos cellules et les processus biochimiques qui nous maintiennent en vie.
Une exploration du corps humain à travers la technologie
L’imagerie médicale est l’un des exemples les plus éloquents des prouesses de la médecine moderne. Des techniques comme l’IRM (imagerie par résonance magnétique), le scanner ou encore les échographies permettent de visualiser l’intérieur du corps sans avoir à intervenir de manière invasive. Ces outils précieux aident les praticiens à détecter des anomalies, à diagnostiquer des pathologies et à suivre l’évolution des traitements. Sans ces technologies, de nombreuses affections resteraient invisibles jusqu’à un stade avancé, compromettant ainsi les chances de rétablissement.
Les analyses biologiques, comme les prises de sang, constituent un autre pilier fondamental de la médecine moderne. Elles révèlent des informations précieuses sur l’état de nos organes, le fonctionnement de nos systèmes internes et la présence d’éventuelles carences ou inflammations.
Ces données ne bénéficient pas seulement à la médecine allopathique : elles servent également aux thérapeutes en médecines douce et ancestrale, qui peuvent ainsi mieux comprendre les dysfonctionnements systémiques et élaborer des protocoles d’hygiène de vie adaptés. En ce sens, la médecine moderne agit comme une passerelle vers une santé plus globale.

LES MÉDICAMENTS
Chimiques & Naturel un équilibre à cultiver avec discernement
Aborder le sujet des médicaments et de leur rapport à la nature est un exercice délicat, mais nécessaire pour réfléchir à notre rapport à la santé. Les médicaments modernes sont, pour une large part, dérivés des plantes et de la nature. Les principes actifs qui les composent ont été isolés et synthétisés afin de créer des traitements précis et puissants, capables de lutter efficacement contre des maladies ou des infections parfois graves. Cette capacité d’isolement permet d’obtenir des dosages constants, fiables et adaptés à des situations critiques. Mon expérience personnelle illustre bien la double utilité des médicaments et des pratiques naturelles. Je suis atteinte depuis la naissance d’un trouble qui, en phase aiguë, nécessite une prise médicamenteuse immédiate pour éviter des complications graves. Dans ces moments, les médicaments ne sont pas une option mais une véritable nécessité. Cependant, depuis que j’ai adopté l’Ayurveda dans ma vie quotidienne, j’ai observé une transformation radicale : ce trouble, bien qu’encore présent, n’atteint plus ces phases critiques depuis cinq ans. Avant cela, je faisais face à ces crises quatre à six fois par an. Cette évolution montre comment les médecines modernes et ancestrales peuvent se compléter, chacune jouant un rôle différent selon le contexte.
Une réflexion sur la normalisation des médicaments :
Cependant, il est important de réfléchir à l’usage banalisé des médicaments dans nos sociétés modernes. La facilité avec laquelle nous avons recours à des solutions comme le Doliprane ou le Spasfon est révélatrice d’une tendance à chercher une résolution rapide, parfois au détriment d’une compréhension plus globale de notre santé. Bien que ces médicaments soient utiles et souvent sécuritaires, je vous invite à lire attentivement les notices et de prendre conscience des effets secondaires possibles. Ceux-ci sont souvent rares, mais a force de réflexe " Medoc" allongé sur plusieurs année, cela peut engendrer à long terme les dits effets secondaire et ce sur un plus grand nombre de personnes qu’on ne le pense.
L’abus des plantes : un danger souvent ignoré :
Il est également essentiel de replacer les plantes dans leur juste contexte. Les plantes soignent, c’est indéniable, et elles constituent le fondement de nombreuses traditions thérapeutiques. Toutefois, un individu en bonne santé, dont les systèmes sont équilibrés, ne devrait pas consommer des plantes en excès. LES REINS AIMENT L'EAU et la tendance actuelle à multiplier les tisanes et compléments à base de plantes, souvent sous couvert d’une philosophie « new age », peut être contre-productive. Boire de manière excessive des infusions "aux noms spirituels" peut surcharger les reins, tout comme certains médicaments chimiques. L’élimination de ces substances sollicite fortement les reins, parfois le foie et les organes excréteurs, créant ainsi un épuisement profond du corps, ce qui finira par déséquilibrées des systèmes
Prendre soin de soi, c’est aussi éviter les excès, qu’ils soient chimiques ou naturels. L’observé, le respect de ses propres besoins et une bonne connaissance des outils à notre disposition sont les clefs d’une santé durable et équilibrée. Ensemble, médecines modernes et pratiques ancestrales peuvent collaborer pour offrir le meilleur des deux mondes.
L'importance d'un équilibre entre médecine moderne et médecine ancestrale :

L’essentiel réside dans la recherche d’un équilibre entre les différentes approches médicales. La médecine moderne, grâce à ses avancées technologiques impressionnantes, joue un rôle crucial dans le diagnostic et le traitement des maladies. Sans elle, il serait impossible de savoir quel os est fracturé, quel muscle est déchiré, quelle artère est obstruée, où se situe une tumeur, ou même d’identifier précisément la taille et la nature d’une telle anomalie. Les outils comme l’imagerie médicale, les analyses sanguines, et les biopsies permettent une compréhension approfondie des dysfonctionnements du corps humain. Ces innovations ont sauvé et continuent de sauver d'innombrables vies.
De leur côté, les médecines ancestrales, qu’elles soient issues des traditions indiennes, chinoises, sud-américaines ou autres, apportent une approche préventive et holistique. Leur force réside dans leur capacité à promouvoir un équilibre interne des systèmes corporels, à prévenir les maladies avant qu’elles ne surviennent, et à offrir des solutions naturelles pour accompagner les processus de guérison. Cependant, ni l’une ni l’autre de ces approches ne devrait être employée de manière exclusive ou dogmatique. La véritable force réside dans leur complémentarité.
Prenons l’exemple du traitement d’un cancer. La chimiothérapie est une arme puissante contre les cellules cancéreuses, mais elle agit sans distinction en détruisant également de nombreuses cellules saines. Cela s’explique par le fait que les cellules cancéreuses, incapables de fonctionner seules, infiltrent les cellules saines pour en exploiter les ressources et les mécanismes. La chimiothérapie vise donc à éliminer cette fusion destructrice. Cependant, ce processus impacte inévitablement le bon fonctionnement des systèmes corporels post-traitement, en fragilisant les tissus et les capacités de régénération naturelle du corps.
C’est ici que l’association des deux systèmes médicaux devient essentielle. Les médecines ancestrales, grâce à leurs connaissances, peuvent accompagner ces traitements lourds en aidant le corps à se reconstruire. Certaines plantes ou synergie de plantes, possèdent des propriétés favorisant le renouvellement cellulaire ou renforçant le système immunitaire. Des protocoles adaptés peuvent également atténuer les effets secondaires des traitements modernes, comme la fatigue, les troubles digestifs ou les douleurs chroniques.
Pour que cette synergie soit véritablement efficace, il est impératif de favoriser une communication transparente entre les différents praticiens. Ni le médecin moderne ni le thérapeute en médecines douces ne devraient être laissés dans l’ignorance de ce que fait l’autre. Informer chaque professionnel des traitements en cours, qu’ils soient allopathiques ou alternatifs, permet de construire un protocole de soin cohérent, respectueux des besoins et des limites du corps.
En somme, la médecine moderne et les médecines ancestrales ne sont pas en opposition, mais bien des partenaires potentiels dans la quête de la santé et du bien-être. Ensemble, elles peuvent offrir des résultats plus profonds, en soignant les maladies tout en préservant – voire en améliorant – l’équilibre et la vitalité du corps humain.
Pathogenèse selon l'ayurveda
La médecine moderne peut aussi être perçu comme une médecine d’urgence, indispensable là où l'Ayurveda ne peut plus agir seule : par exemple, pour des interventions chirurgicales, la gestion de traumatismes graves, ou la suture de blessures. Dans ces cas, une intervention médicale est absolument nécessaire et complémentaire.
Pour que vous puissiez saisir pleinement la distinction entre les deux, laissez-moi vous expliquer brièvement comment fonctionne l’Ayurveda en vous donnant un aperçu de la vision de la pathogénèse, ou de la manière dont une maladie se développe et affecte notre organisme ->
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Déséquilibre d’un dosha : Dans l’Ayurveda, les doshas (Vata, Pitta, Kapha) sont des humeurs d'éléments (Des erreurs puisque Physique) qui régissent le corps et l’esprit. Un déséquilibre survient souvent à cause d’habitudes de vie, d’alimentation, de stress ou de facteurs environnementaux. Ici, imaginons un déséquilibre de Vata, qui représente les éléments air et éther. Ce dosha, par nature, est léger, sec, mobile et froid.
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Propagation du dosha déséquilibré : Une fois déséquilibré, le dosha commence à circuler dans tout le corps, cherchant une zone affaiblie où il peut s’installer. Dans cet exemple, le dosha Vata va cibler une région affaiblie – disons, les tissus articulaires des genoux, connus pour être sensibles chez certaines personnes, surtout si les articulations manquent déjà de stabilité ou de lubrification.
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Installation dans la zone affaiblie : Le dosha Vata, devenu dominant, commence à s’installer dans les tissus articulaires des genoux. Sa nature mobile et sèche aggrave cette région, perturbant son équilibre naturel.
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Détérioration des tissus : Au fur et à mesure que Vata s’installe, il altère les propriétés naturelles des tissus. En tant qu’énergie légère,sècheet catabolique il absorbe l'humidité essentielle des articulations. En s’attaquant aux tissus humides et lubrifiés des genoux, nécessaires pour leur bon fonctionnement, Vata detruit peu à peu les articulations. Cela mène à une détérioration progressive, comme l’arthrose, où les tissus cartilagineux deviennent moins élastiques, provoquant douleur et raideur. (Sandhigatavat -> Arthrose)
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Apparition de la douleur – intervention de la médecine moderne : À ce stade avancé de la pathogénèse, des douleurs articulaires se manifestent, poussant la personne à consulter un médecin.
🚩 Attention l'explication est vulgarisé et simplifiée

Rebondir et Conclure
Ce dernier point, qui illustre les stades de la pathogenèse en Ayurveda, permet de poser les bases d’une réflexion plus large sur la complémentarité entre médecine moderne et médecines ancestrales. En général, nous consultons un médecin moderne lorsqu’un trouble ou une maladie atteint son paroxysme, souvent au dernier stade de la pathogenèse. C’est à ce moment-là que nous passons des examens approfondis : bilans médicaux, analyses sanguines, imagerie médicale, consultations spécialisées. La médecine moderne excelle dans l’identification précise des problèmes et dans l’élaboration de traitements ciblés. Elle sauve des vies chaque jour grâce à ses outils, sa technologie et ses protocoles éprouvés.
Cependant, les médecines ancestrales offrent une perspective unique, agissant principalement au tout premier stade de la pathogenèse, bien avant l’apparition de symptômes visibles. Avec un suivi régulier – qu’il soit mensuel, trimestriel ou saisonnier – auprès d’un praticien spécialisé, il est possible d’agir en amont pour préserver l’équilibre des systèmes corporels et prévenir le développement de maladies. Ces approches holistiques prennent en compte non seulement la constitution physique d’une personne, mais aussi ses tendances naturelles et les facteurs environnementaux. Elles permettent d’adapter l’hygiène de vie en fonction des besoins uniques de chacun.
Pour autant, ces médecines alternatives ne se limitent pas à la prévention. Elles se sont souvent révélées efficaces là où la médecine moderne semblait avoir atteint ses limites. De nombreux témoignages attestent d’améliorations spectaculaires grâce à des approches holistiques, même dans des situations où la médecine conventionnelle ne proposait plus de solutions. Ces méthodes intègrent des dimensions parfois jugées mystique, qui aborde des aspects que la science moderne n’explique pas toujours, expliquant parfois ce fameux "facteur X".
Loin d’être opposées, ces deux approches se complètent de manière naturelle et puissante. Il ne s’agit pas de dévaloriser le travail de l’une au profit de l’autre, mais de créer une synergie qui maximise leurs forces respectives. Si la médecine moderne est le bouclier qui intervient en urgence pour sauver des vies, les médecines ancestrales sont le socle qui consolide, maintient et restaure les fondations. Ensemble, elles permettent non seulement de traiter les maladies, mais aussi de préserver l’harmonie et la vitalité du corps sur le long terme.
Cependant, cette intégration ne pourra se faire sans une prise de conscience collective et sans un effort concerté des professionnels de santé. Nous ne pouvons plus nous permettre de compter uniquement sur des systèmes de santé saturés, influencés par des intérêts économiques souvent éloignés des préoccupations humaines. Face à cela, il revient à chacun – patients, praticiens, médecins – de collaborer pour explorer ces complémentarités, en sortant des clivages traditionnels pour bâtir une approche globale et inclusive de la santé.
En conclusion, qu’il s’agisse de guérir ou de prévenir, de traiter les urgences ou de maintenir l’équilibre, la médecine moderne et les médecines ancestrales se répondent et s’enrichissent mutuellement. Il est temps d’abandonner les cloisons artificielles pour embrasser une vision intégrée, où technologie et tradition avancent main dans la main pour offrir le meilleur des deux mondes. C’est dans cette synergie que réside la promesse d’une santé véritablement durable et humaine.
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